REPONSES AUX FEMINISTES QUI M’ACCUSENT DE XENOPHOBIE



REPONSES AUX FEMINISTES QUI M’ACCUSENT DE XENOPHOBIE


Parce que je pense de l’idéologie de l’islam ce qu’en pense la féministe Ayaan Hirsi Ali, les apostates de l’islam Wafa Sultan, Nonie Darwish, Sabatina James et d’autres qui ne sont pas connues, certaines féministes me trouvent xénophobe  ou pire, moi et d’autres féministes ayant la même opinion sur cette idéologie … 

J’estime,  moi, que ces accusatrices, sans bien sur le vouloir ni s’en rendre compte, tout en croyant combattre l’enseignement du mépris, tiennent, elles un discours qui favorise le racisme et l’attitude colonialiste.

Il faut expliquer ici mon emploi du mot racisme : je donne ici ma définition d’un aspect du racisme, je ne veux pas du tout dire que les écrits de mes accusatrices tomberaient sous le coup de la loi « antiraciste » et encore moins qu’elles auraient été condamnées sur la base de ces lois. Par contre je leur fais un procès moral, car je trouve leur démarche immorale : je pense qu’elles tiennent des propos très nocifs, dangereux pour la paix civile, et qu’elles seraient parfaitement en mesure de mener une réflexion plus approfondie pour s’en apercevoir. Je rappelle à tous ceux qui n’ont pas lu les lois antiracistes, que la loi ne donne aucune définition du racisme et n’en fait pas un délit en soi : ce qu’elle interdit est d’inciter à la haine, de discriminer, d’insulter en raison de l’appartenance à tel ou tel groupe racial, c’est-à-dire certaines actions dont on peut estimer qu’elles sont basées sur des idées racistes, et non pas le racisme en général. Ni le racisme ni la haine ne sont définis et incriminés en soi : ce qui pose quantité de problèmes ….

Ceci étant clarifié, voici les écrits plusieurs féministes ayant participé au mouvement féministe des années 70 et devenues ensuite universitaires.

Dans l’humanité dimanche le 9 mars 2011, Françoise Picq écrit :  
« Je suis indignée de la régression de la situation des femmes dans certains quartiers et du procès en racisme fait à ceux qui le dénoncent. (…) Je suis indignée quand la laïcité est tirée vers une conception essentialiste et xénophobe. (…)  Je suis indignée quand l’engagement féministe est mêlée à un combat douteux contre l’islamisation de l’Europe » 

Personnellement je suis outrée par ce discours lamentable qui assimile critique des normes sexistes de l’islam à du racisme sous le nom d’essentialisme et de xénophobie, qui nie que la « régression de la situation des femmes » est précisément le fait de l’ « islamisation » dans le sens du développement de l’application de loi islamique à l’encontre de ces femmes.

Je suis outrée par le refus de prendre connaissance des normes islamiques qui est à la source de ce raisonnement. Je porte le jugement le plus sévère qui soit sur les textes de l’islam, mais je ne me permets d’en parler que parce que je les ai étudiés comme si j’étais une musulmane ignorante qui souhaite connaitre sa propre religion, jamais je ne me serais permis ce mépris profond que représente le refus de connaitre la pensée islamique.

Je suis outrée et j’accuse, moi, de racisme les occidentaux qui refusent d’étudier l’islam tout en se permettant d’affirmer qu’il est une norme valable moralement, et par là de contribuer à son maintien.
Ce refus est du racisme car ces occidentaux assimilent islam à une identité essentielle des populations aujourd’hui sous loi musulmanes, et ce,  malgré les atrocités commises au nom de la loi islamique. Pour ces occidentaux-là, les « arabes » au fond sont une race faite pour ces atrocités.

Ils font cet aveu lorsqu’ils affirment que les musulmans ne peuvent changer leur foi : d’où leur vient une telle certitude absurde, ce déni fait des capacités essentielles de tout humain que sont la raison, réflexion et la conscience, l’aptitude à remettre en cause ses représentations et convictions, sinon d’un racisme profond ?

Dans un article de 2004 critiquant la loi française sur le voile, une autre théoricienne féministe ayant participé au mouvement des années 70, Christine Delphy expliquait que cette loi est une « guerre préventive » déclenchée en France au nom de la défense contre le « danger islamiste » -- dont personne ne peut prouver l’existence dans ce pays ».

Elle affirmait son désir d’une conciliation du féminisme et de l’islam et demandait de l’aide pour y parvenir … sans songer une seconde à s’atteler à se mettre elle-même au travail d’étude de l’islam, mais en accusant d’ « arrogance colonialiste et racistes » celles qui estiment cette conciliation impossible :

« Essayons de voir le positif : le lien est désormais fait entre les féministes et les jeunes femmes voilées, dont beaucoup développent un féminisme non pas contre mais avec l’islam. Et pourquoi pas ? Il y a longtemps que nous dialoguons avec celles qui sont catholiques et féministes, protestantes et féministes, juives et féministes. Et si je termine par cette lueur rose dans un ciel plombé, c’est que hier, dans une réunion de « progressistes », j’ai vu et entendu l’arrogance coloniale et raciste la plus éhontée s’exprimer ; et que j’en ai conçu un grand découragement. Si j’essaie ce soir de vous convaincre que d’un mal peut sortir un bien, c’est que j’essaie d’abord de me convaincre moi-même ; et j’espère que vous m’y aiderez. »

Je suis outrée par cette volonté impudente de jouir à la fois d’une représentation imaginaire « rose » d’un islam qui serait « féministe » et de la fustigation, de l’insulte, envers ceux qui parlent de la réalité, en omettant totalement d’envisager le moindre effort personnel pour se coltiner à une démarche minimale de travail intellectuel.


Dans la revue de Fiammetta Venner et Caroline Fourest, Prochoix, trois féministes, dont deux ayant elles aussi participé au mouvement des années 70, elles aussi devenus universitaires, s’en prennent à Anne Zelensky, devenue elle, critique de l’islam.

Jacqueline Feldman écrit : «  Ce n’est pas l’islam qui va nous islamiser, ce sont nos valeurs qui vont atteindre peu à peu les femmes portant le voile ». D’où lui vient cette conviction ? Des « démographes » qui « montrent qu’il faut environ deux générations pour que les immigrés qui viennent de culture où il est bon d’avoir autant d’enfants que possible adoptent le contrôle des naissances de nos sociétés modernes. Je pense qu’il va en être de même des mentalités musulmanes pour que soit acceptée la séparation de la religion et de l’Etat, et que la religion soit avant une démarche privée, avec le droit également de ne pas avoir de religion ».  Et d’accuser Anne Zélensky, à propos des Assises de l’islamisation de 2010  : « Vos actions spectaculaires sont pure provocation, méchantes, racistes ».

Régine Dhoquois-Cohen écrit :
«  Les Assises contre l’islamisation : le titre ronflant est nauséabond. Il s’agit d’une forme de délire qui en rappelle d’autres sur la domination du monde par les Juifs. Le bouc émissaire a changé. Ce sont les musulmans et non plus les juifs. Mais le langage haineux est le même.  Le titre de ton discours : « le féminisme contre la charia » est emblématique des amalgames communs à tous les racismes. Nous sommes en France et à ma connaissance la loi islamique (…) n’est pas à l’ordre du jour en Europe et tend à disparaître dans la loi et même dans les pratiques (…) de plusieurs pays musulmans. »
Plus  loin elle ajoute : « As-tu écouté ceux qui te disent que comme toute religion, l’islam évolue ? » et : « pour moi le féminisme était un mouvement. Pour toi il semble être une idéologie fermée et sectaire. En son nom tu condamnes une religion, une civilisation, des millions d’êtres humains ».
Il est intéressant de noter que Régime Dhoquois est juriste … pour autant elle ne semble même pas savoir que le droit musulman existe.

Enfin, Claudie Lesselier tranche, parlant des Assises de l’islamisation : «  Vision essentialiste et xénophobe de l’Islam, glissement d’une laïcité universaliste à une laïcité identitaire. » « Point de vue essentialiste qui occulte la réalité diverse de l’islam, qui confond islam et islamisme, qui nie toute évolution possible d’une religion, et qui ne peut (…) sauf à expulser tous les musulmans, déboucher sur aucune solution. »

Pas un mot sur la loi islamique : elles ne savent rien. Rien …
Pas un mot sur les personnes des pays sous loi musulmane ou de familles musulmanes qui critiquent l’islam. Comme s’ils n’existaient pas.

Christine Delphy s’insurge contre l’ « arrogance colonialiste » qui consisterait selon elle à s’opposer à ce que les femmes musulmanes prennent leur destin en main … en conciliant islam et féminisme. Mais les femmes savantes en islam qui le critiquent, elle les ignore : il y a là pire que de l’arrogance, le mépris total de l’ignorance et du déni de l’existence d’autrui.

Je suis accablée de honte devant tant d’ignorance et de profération d’imbécilités résultant de cette ignorance volontaire.

J’ai déjà répondu dans un article sur la notion d’ « essentialisation » appliquée à l’islam. Le charabia sur la laïcité « identitaire » à ne pas confondre avec la laicité « universaliste » repose sur l’acharnement délirant et obscurantisme à vouloir croire que toutes les religions auraient au fond une idéologie semblable.  Sombre imbécilité que de nier l’absence de notion de laïcité dans certaines religions, dont l’islam. Non, l’universalisme ne consiste pas dire qu’il ne faut faire aucune différence parce que tout est pareil, l’universalisme consiste au contraire à dire que tous les êtres humains sont doués de raison et aptes au discernement, (aptitude à faire des distinctions) et à la réflexion critique.

Enfin, à quoi bon répondre à l’infini à une litanie de propos déconnectés de la moindre connaissance du sujet en cause ? Une intelligence dénuée de courage d’affronter la réalité sombre dans l’absurde.

Elisseievna

Notes : 
http://oumma.com/article.php3?id_article=943  La loi anti-voile : un aveuglement collectif  Par Christine Delphy  lundi 9 février 2004
 http://lmsi.net/spip.php?article826 Antisexisme ou antiracisme ? Un faux dilemme,Annonce d’un débat avec Christine Delphy 2009

L’humanité Dimanche 3 mars 2011  Françoise Picq

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