Avortement, IVG : Mon article sur le dernier procès de Xavier Dor et la réponse de son site

Avortement : les petits chaussons qui tuent

Une femme était en prison. Elle avorte.
Le lendemain, elle trouve sur son lit des petits chaussons, déposés là par quelque militant contre l’avortement.
Elle s’est suicidée.
La cruauté de ce geste, contre une femme piégée par la vie, alors qu’il était de toute façon trop tard pour reprendre espoir, a rendu ceux qui l’ont fait responsables de son suicide.
Dépités de n’avoir pu la convaincre, lui rendre l’espérance, ils se sont vengés, tuant en elle toute espérance, imbus d’eux-mêmes et agissant s’ils étaient des dieux : alors si comme ils le croient le suicide est un péché menant à l’enfer, ils en partagent la faute parce que par leur cruauté ils l’y ont menée tout droit …
Voici quelques jours, une autre affaire de petits chaussons, pas tout à fait la même.
 Xavier Dor se rend au Planning Familial, et dans l’escalier il croise une femme, et lui remet des chaussons. Le Planning a voulu porter plainte pour violence. http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2012/07/le-dr-dor-poursuivi-par-le-planning-pour-avoir-distribué-des-chaussons.html
Pour moi cet acte est violent : qu’est-ce que le Dr Dor connait de cette femme et de ses angoisses et de ses blessures pour qu’elle se soit éventuellement rendue au Planning pour avorter, que sait il des retentissements pour elle de ce geste : rien …
Peut-être pense-t-elle qu’avorter n’est rien que banalité, et tout d’un coup elle va s’apercevoir que certains la réprouvent : pourquoi lui infliger ce choc ainsi, même si elle peut s’en remettre, alors que l’on peut s’expliquer autrement ? Peut-être est-elle déjà désespérée par sa vie, renonçant par dépression à être mère, ou peut être vit-elle avec le cauchemar de la crainte de la maltraitance pour un enfant qui naitrait d’elle : et ce choc, l’incompréhension qu’il prouve, ne fait que s’ajouter à toutes les incompréhensions et brutalités qu’elle a déjà rencontrés, alors il peut être celui de trop …
Que les opposants à l’avortement nous jugent être des assassins et le disent, je le comprends, c’est tout à fait normal, cette question doit être posée et débattue, leurs arguments pour dire « un être humain, sciemment tué, c’est un assassinat » sont loin d’être des inepties, il faudrait être de mauvaise foi pour dire le contraire et n’y voir qu’insulte.
Qu’ils prient pour que les femmes n’avortent pas : je le comprends et même je souhaite que leurs voeux soient exaucés, tout comme Simone Veil espérait en 1973, qu’il n’y ait  bientôt, gràce à la contraception, plus d’avortement.
Qu’ils s’adressent aux femmes songeant à avorter pour leur dire des paroles d’espoir et de soutien, pour elles et l’enfant : tant mieux.
Qu’ils s’adressent à elles aussi mais pas uniquement, en leur demandant si elles ont conscience de la réalité de l’être humain qu’elles portent, et qu’il a le risque de regretter ensuite sans retour en arrière possible : si cela peut éviter à certaines de ne se rendre compte de la portée de leur choix que quand il est trop tard pour changer d’avis : pourquoi pas, ce risque de regret existe. Les militantes du planning parlent elles-mêmes de l’ambivalence des femmes … 
Mais s’en prendre à des femmes qui sont en pleine difficulté, sans savoir jusqu’à quel point, en leur adressant un message à la fois aussi émotionnellement fort que cette mise en scène de bébé, et si simpliste qu’il n’offre de toute façon ni solution ni espoir : oui c’est violent.
Entre militants, on peut se critiquer, s’accuser, se culpabiliser, on peut et même on doit tout se dire, tout déballer, crever tous les abcès : on est là pour ça, pour ce travail,  c’est notre responsabilité d’êtres humains,  à fortiori quand on s’engage en militant actif prônant certaines lois et certains actes,  de se poser toutes les questions, sur la qualification de ces actes, sur les conséquences de ces lois : utiles ou nuisible, nécessaires ou criminelles …
Mais quand on s’adresse à des femmes qui sont dans une situation probablement de détresse et certainement de fragilité, on n’a pas le droit de faire n’importe quoi.
Je comprends que dans l’esprit des opposants à l’avortement, une femme qui tue un embryon a une part de responsabilité, coupable de meurtre, et que cette mort d’être humain fasse horreur, mais est-ce une raison pour se défouler contre elle ?
Quand je vois une femme voilée, je sais qu’elle est objectivement mon ennemie, qu’elle est porte-drapeau d’une idéologie qui prône ma mort, physique ou spirituelle, ou ma mise en esclavage ou quasi. Alors l’espace d’un instant, contre cette jihadiste objective, contre le jihad, me traverse la vision guerrière, l’envie de prendre les armes, de me défendre quoi ! Mais je n’accepte pas cette envie, je n’admets pas les gestes contre les voilées, car cette femme là, qui est en face de moi, je ne sais rien de sa vie, de ses raisons à elle de porter le voile … Si elle me regarde avec mépris, oui je le sais… Si au contraire elle me sourit aimablement, oui je lui rends son sourire, pas un sourire gai, un sourire triste, mais je lui souris. Mais pour celle qui est juste là muette : ce voile, peut-être est-il sa sauvegarde pour ne pas tomber dans une situation désespérée, peut-être même est-il son seul moyen de ne pas risquer de se voir enlever ses enfants …
A quoi bon défendre des idéaux d’espérance et de compréhension, si on les oublie sous le coup de la révolte ?
Elisseievna

La réponse du site de Xavier Dor " sos tout-petits" :
http://www.sos-tout-petits.org/Archives2012.htm

LES PETITS CHAUSSONS, C'EST LA VIE !
Madame Elise Elisseieauvna a adressé à SOS-TOUT-PETITS la copie de son article pour Riposte laïque  (http://ripostelaique.com/avortement-les-petits-chaussons-qui-tuent.html) où elle critique l'action du Dr Dor au planning  :

 

Avortement : les petits chaussons qui tuent

Histoire entendu (sic) au Collectif national pour les droits des femmes dans les années 90.
Une femme était en prison. Elle avorte.
Le lendemain, elle trouve sur son lit des petits chaussons, déposés là par quelque militant contre l’avortement.
Elle s’est suicidée.
La cruauté de ce geste, contre une femme piégée par la vie, alors qu’il était de toute façon trop tard pour reprendre espoir, a rendu ceux qui l’ont fait responsables de son suicide.[...]
Que les opposants à l’avortement nous jugent être des assassins et le disent, je le comprends, c’est tout à fait normal, cette question doit être posée et débattue, leurs arguments pour dire « un être humain, sciemment tué, c’est un assassinat » sont loin d’être des inepties, il faudrait être de mauvaise foi pour dire le contraire et n’y voir qu’insulte.
Qu’ils prient pour que les femmes n’avortent pas : je le comprends et même je souhaite que leurs vœux soient exaucés, tout comme Simone Veil espérait en 1973, qu’il n’y ait bientôt, grâce à la contraception, plus d’avortement...
En l'absence du Dr Dor le webmestre lui a répondu :
Madame,
« Un amas de cellules » voila l’expression souvent utilisée pour pousser des femmes à l’avortement.
Mais enfin vous, moi, ne sommes nous pas des « amas de cellules » ?
Les petits chaussons portent un symbole fort et rappellent brutalement la réalité entière : « l’amas de cellules » est porteur de Vie.
L’exemple que vous citez, qu’il soit vécu ou non peu importe, montre le lourd poids du réel, de la Vérité.
A ma connaissance le Planning ne pratique pas le suivi psychologique des femmes qui ont avorté mais se préoccupe de l’accès à l’avortement.
Une femme qui entre dans les locaux du Planning, si elle ne fait pas partie du personnel de cette organisation, n’a pas déjà avorté mais, sans doute, envisage de le faire.
Les petits chaussons lui rappellent d’un coup l’entière réalité : la présence de la Vie et de l’Espérance dont elle est porteuse.
Les petits chaussons sont un appel à la Vie, l’espoir de moins d’avortements, et, par suite, de moins de suicides.
Le webmestre en attendant le retour de vacances du Dr Dor.

Il faudrait ajouter, "pour les femmes piégées par la vie", que la miséricorde de Dieu est infinie. Relisons l'Evangile de la femme adultère (St Jean 8-11) :

..."Personne ne t'a condamnée?
Elle dit "Personne, Seigneur". 
Alors Jésus dit " Moi non plus, je ne te condamne pas... Va, désormais ne pèche plus" ...
Après avoir lu ce texte qui oserait "lancer la première pierre"?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire