Quelques idées sur le droit à l'avortement

Simone Veil 26 nov 1974
 
Simone veil 26 nov 1974 assemblée nationale par haomaru42klan


·       Réponse à deux ( et plus... ) questions  qui sont posées ...  

Pourquoi je " justifie le meurtre d'un être humain au premier temps de son existence ":
(précision : cette formulation n'est pas la mienne, je cite une question qui m'a été posée, parce que j'ai affirmé être pour le droit à l'avortement)

il y a trois raisons qui me font pencher dans ce sens : 

la première est justement la souffrance : 
aux premiers temps, l'etre humain ne la ressent pas ou tres peu, et si on a des raisons de croire que sa vie quand il sera pleinement conscient sera une souffrance physique ou morale, alors on peut se sentir responsable ne le mettre au monde, de permettre à sa souffrance de survenir avec son developpement,
je ne sais pas quel choix j'aurais pu faire moi dans un tel cas, mais je pense que le dilemne se pose pour des parents,
la deuxieme est liée : 
je pense que l'humanité est liée à la grossesse, qu'un être humain ne peut pas naitre dans de bonnes conditions, si sa mere a été "forcée": même la bible dit que Marie accepte et n'est pas forcée, montrant à quel point le sentiment de la mère est important,
je pense que naitre en sachant que sa mere a été forcée à la grossesse, est une situation terriblement douloureuse pour l'enfant,
pendant la guerre d'ex yougoslavie, j'avais entendu l'histoire d'une femme, qui avait voulu élever l'enfant d'un viol de guerre, et était devenue folle ..
vous me direz que tous ces parents peuvent être aidés à avoir espoir, soit par la solidarité sociale et économique, soit par un soutien psychologique, qu'à défaut on peut donner l'enfant à l'adoption : c'est peut etre possible pour certains d'entre eux, je doute que cela le soit pour tous, il y a des cas vraiment douloureux et qui le restent , ..
moi j'ai toujours défendu l'accouchement sous x, pour que des femmes puissent donner la vie en mettant l'enfant à l'abri des traumatismes de son histoire, mais être né sous x est tres dur ..
je pense qu’une société qui n’arrive pas à soutenir les femmes, les parents, pour leur donner espoir et « force » d’être parents, ne doit pas faire payer son échec aux femmes, les mettre dans une situation de contrainte qui le plus souvent se retourner aussi contre l’enfant né dans ces circonstances,
en tout cas, une société qui réprime l'avortement, choisit la solution de facilité de peser sur les plus faibles, les femmes, ces lois n'ont jamais empêché les avortements mais les ont seulement rendus doublement mortels ( pour la mere et l'enfant ensembles)
la seule répression justifiée est celle de l’avortement forcé, le fait de contraindre ou pousser une femme à avorter, que ce soit le compagnon ou la famille ou la société ou des medecins profiteurs qui le fassent,
la troisieme est plus " pratique" : je pense que la loi ne doit pas punir les femmes ni les medecins ( sauf ceux qui agissent par profit), car cela créée d'autres morts de femmes dans des avortements sans hygiene, des avortements encore plus tardifs etc,
la loi doit reconnaitre que les femmes ont droit à l'intégrité physiques et sont seules à savoir ce qui doit etre fait pour elle et l'enfant qui est dans leur corps, car si l'on nie ce principe, on aboutit à des systemes ou les femmes sont piégés, où l'on abuse de leur faiblesse physique et économique,
je pense que ces législations anti-avortement qui réduisent les femmes à des situations impossibles, les piègent, ont été faites dans l'histoire pour faire des femmes des usines à chair à canon,
notamment la loi de 1920 qui empêchait y compris l'information sur toute contraception : même celles que prone l'église aujourd'hui par les méthodes purement "naturelles" de connaissance du corps et d'abstinence partielle, étaient interdites, car il fallait "produire" de la "chair humaine"..
actuellement, on est tombé dans l’excès inverse, manifestement le « capitalisme » a besoin de réprimer la production d’enfants « à cout salarial élevé », et donc fait tout pour dissuader les femmes des pays développés de faire ou de garder des enfants, pour dissuader les couples jeunes qui s’aiment d’avoir des enfants jeunes, pour faire perdre espoir aux jeunes d’être capables de s’aimer et de rester ensemble, leur fait apparaitre comme quasi impossible de faire face aux difficultés d’enfants en moins bonne santé …
je pense que c’est ce qui explique la violence contre des gens qui ne font que prier pour donner espoir aux femmes et aux homme aussi, aux parents en général, c’est une violence qui me « choque », parce que l’espoir, est une ressource importante, donner aux gens l’espoir d’avoir la force d’aimer, de trouver des forces dans cet amour, peut compter énormément dans la vie de personnes, le simple fait de voir des gens qui y pensent, dans un monde où tant de gens se croient tous seuls, est très bénéfique … 
je trouve qu’il y a un signe de quelque chose de completement fou dans le fait de voir des « fachistes/intégristes » dans des personnes qui prient pour des parents, pour qu’ils trouvent la force d’aimer leurs enfants …
les lois anti avortement, font parti d’un ensemble qui ecrabouille les femmes et les enfants : 
c’est un ensemble de texte, un « système » qui fait les plus faibles sont écrasés, et cet ensemble de loi, qui aide à « fabriquer » de la « chair à canon » ou « des putes », repose sur ce que les feminstes appellent « patriarcat » : une hiérarchie avec une répartition fixe des rôles, qui est présenté comme « protecteur » pour les femmes, ou comme leur « épanouissement dans le sacrifice ou le don », mais qui est en fait un système qui soit directement « profite » aux « plus forts », soit est une « tentation du diable », en « flattant l’orgueil » des hommes, sensés être capables de « protéger sans jamais abuser », en donnant aux hommes, sous prétexte qu’ils sont sensés et peuvent protéger ( et il est vrai qu’ils peuvent protéger bien sur et que beaucoup le veulent sincèrement) un pouvoir excessif dont ils ne peuvent qu’être tentés d’abuser.

N'est il pas incohérent d'être pour l'avortement et d'affirmer que l'on n'a jamais dit à une femme d'avorter ? 

je n'ai jamais dit à une femme d'avorter, je n'ai jamais dit à qui que ce soit " il vaut mieux avorter",
je dis que l'on peut se poser la question, sur le choix entre la souffrance et la vie, pour un enfant pas encore conscient, que les femmes, les parents, doivent pouvoir choisir, que les femmes qui ont des raisons objectives de craindre que leur enfant soit maltraité ou souffrant, et c'est souvent en raison de violences présentes ou prévisibles envers elles, ne doivent pas de surcroit n'avoir d'autre issue que la boucherie...
mais cela ne signifie pas que je leur dirais d'avorter, parce que si une femme sent qu'elle peut aimer son enfant, avoir de l'espoir pour lui, la question de l'avortement ne se pose même pas et personne ne doit la soulever, en fait, personne d'autre que la femme concernée elle même ne devrait la soulever.
j'avais copié il y a quelques temps sur mon blog, des images d'une mère ayant mis au monde un bébé dans un des pires cauchemars existants : un bébé anencéphale, ce bébé a vécu, a souri quelques mois (!), puis décliné et on voyait sa souffrance aussi : qui peut dire ce qui valait .. en tout cas, personne d'autre que sa mère et son père...
je ne sais pas si s'il est responsable ou pas de mettre au monde certains enfants mais si une femme, des parents le veulent malgré toutes les difficultés possibles ... c'est qu'ils le savent mieux que personne, et qu'il faut les aider, je pense qu'il ne faut pas punir les femmes qui avortent mais si on avorte que ce soit le plus tot possible, mais en aucun cas on n'a le droit de dire à une femme qu'elle ne devrait pas garder son enfant ...

serais-je donc si incohérente ?
en fait il a des points de vue radicalement différents sur l'avortement et la contraception : il a le point de vue athé, qui dit " risquons le plaisir au risque d'avoir à faire mourrir dans les premiers temps de la vie, supposés avant la souffrance - en fait même pas toujours" et il y a le point de vue des croyants qui dit qu'on ne fait pas passer son plaisir avant la vie de l'autre être humain vivant.
Il y a le point de vue athé qui dit " la souffrance trop forte est une raison pour ne plus ou pas vivre" et le point de vue croyant qui dit que la vie vaut la souffrance.
Sachant que pour moi la conscience de l'être vivant en formation est le seul critère tangible, je suis dans le camp athé, mais comme par ailleurs, je vois mal comment on peut bien vivre de tuer, je ne suis pas sure ce choix soit supportable non plus, et je comprends aussi les croyants qui le trouvent absurde.
sachant que pour les uns le simple fait d'envisager de ne pas forcer des medecins à pratiquer des avortements, ou a restreindre son plaisir pour ne pas risquer de mettre aux monde des enfants que l'on n'a pas les moyens d'élever "bien", vous place dans le camp du diable réact, et que pour les autres, le simple fait d'envisager ne serait ce que le sterilet est un meurtre, comment pourrais je éviter que pas mal de gens me honnissent ?
Pour les uns avorter un droit humain, droit à l'intégrité physique de la femme, pour les autres, avorter est en contradiction avec le droit à la vie du bébé - zut, je suis déja tuée pour avoir employé ce mot - et pour les autres encore, le probleme peut se comparer à celui des êtres siamois : pour ma part je pense qu'il y a un problème réel de conflits de "droits humains" et je pense que n'importe quel juriste sensé le comprend très bien.

Voilà ce que nous écrivions au C.E.RF. en 2002 
"L’enjeu de la querelle de l’arrêt Perruche est pour les femmes, la confirmation ou non du droit de choisir de donner la vie. Droit de choisir que la jurisprudence Perruche a renforcé.
Mais pour les handicapés, il est de voir confirmer ou non leur droit à exister sans opprobre. Car la position de la Cour de Cassation aboutit malgré elle, malgré sa logique juridique intrinsèque et ses bonnes intentions, compte tenu de la réalité économique de l’insuffisance de la solidarité nationale envers les handicapés actuellement, à une logique eugénique insupportable. Les parents qui auraient désiré leur enfant handicapé n’auraient donc pas droit à la même aide que ceux qui aurait eu la civilité de ne pas en vouloir…
La bataille financière sur la prise en charge des handicapés ne doit pas amener à restreindre le droit de choisir : celui de choisir de ne pas faire naître, d’avorter, comme celui de faire naître.
1 - La loi doit d’abord déclarer que le handicap relève de la solidarité nationale,
(sauf dans la mesure où il a été constitué par une blessure faite par une autre personne)
Au lieu de partir d’une négation d’un « droit à ne pas naître » (...) le premier principe proclamé par la loi doit être que la prise en charge du handicap relève de la solidarité nationale uniquement, pour tous les handicapés, ce qui rendra les actions en responsabilité sans objet. Ainsi il sera clair que le handicap n’est jamais du à une « faute » d’avoir mis au monde un enfant handicapé."


je m'aperçois que j'explique mal, je ne commence pas par le début mais par le plus compliqué ....

Peut-on dire en même que l'on est pour l'avortement et que l'on n'a jamais dit à une femme d'y recourir ?

Le début est que si j'ai dit ou même écrit que je suis pour l'avortement, c'est par un raccourci faux, en fait je suis pour ""le droit à" .. l'avortement" ... et aussi pour le droit de "ne pas" avorter.
Dire " il faut avoir le droit de faire" n'est pas dire "il faut faire", mais dire "on peut faire ou ne pas faire".

Pour défendre le "droit à l'avortement" ( une phrase qui est assez vague : est ce un droit protection - ne pas être puni-  ou un droit créance - exiger une obligation de faire de la part de médecins ..), on trouve les mêmes arguments que pour le droit à l'accouchement sous X : il est terrible d'avorter et d'accoucher sous X et pourtant la loi peut protéger des vies ( de la mere contre un avortement non medical, de l'enfant risquant l'abandon total), donc on la demande, tout en souhaitant qu'elle ne soit plus utilisée, tombe en désuétude.
Evidemment, il n'y a pas identité entre les deux cas, ce n'est pas pareil de tuer et de couper des liens parents-enfants, mais le point commun est qu'il ne vaudrait mieux pas et pourtant, l'autoriser peut permettre en pratique d'épargner des vies.
En théorie on peut répondre qu'une femme qui n'avorte pas ne courre aucun risque de mourrir d'avortement et que la société ferait mieux d'aider les femmes à ne pas être réduites à recourrir à l'avortement plutot que de l'organiser :
en pratique, je pense que le point de vue féministe de base est surtout de demander que soit ouvertes les deux issues : que les femmes soient aidées à ne pas être réduites à y recourrir et que si cette issue heureuse n'existe pas en pratique, que l'issue "de secours" ne soit pas fermée.  Tout en espérant que l'issue de secours ne soit plus utilisée...
L'idée de base est que si cette "issue de secours" est fermée, non seulement la conséquence immédiate est la mort de femmes en plus de celle d'enfants, mais que les autres mesures, celles faites pour aider les femmes à la maternité, donc aider les enfants, ne seront pas prises non plus. L'idée est que si le "pouvoir" est retirée si largement aux femmes, il sera "absolu" aux mains des hommes, dont les femmes et enfants s(er)ont dépendantes.
à cela je sais que l'on peut répondre que la société qui "permet" l'avortement, finit en pratique par y forcer et les femmes et les couples, ce qui ne vaut guère mieux humainement.
( je n'oublie pas que maintenant le point de la plupart des feminstes est que l'avortement est une fatalité car la contraception ne marche pas à 100%, mais à l'origine, les féminstes pensaient qu'avec la contraception l'avortement n'existerait plus, en tout cas le package dit libération sexuelle a été vendu ainsi)

Le plus compliqué est : est ce que l'on peut dire en même temps qu'il existe "dans l'abstrait" des raisons d'avorter, et dire que l'on ne conseillerait pas à des personnes concrêtes de s'y plier ?
 là dessus, j'ai répondu plus haut : des parents peuvent juger que pour l'enfant la souffrance risquée ou subie est trop grande, mais d'autres parents peuvent juger qu'il faut espérer, qu'ils peuvent compenser  la ou les souffrances par l'amour donné, et je pense qu'eux seuls, que la mère seule peut en juger, que c'est leur, son, droit absolu de décider je pense parceque eux seuls peuvent "juger" des effets pour leur enfant, le droit absolu de la mère et surtout : eux seuls peuvent juger, personne ne peut les "conseiller".

Personnellement, je crois que dans une situation extreme si j'avais eu un enfant en danger d'être maltraité par d'autres j'aurais pu faire le pire, mais je n'ai jamais imaginé dire à une femme enceinte autre chose que des encouragements, je pense que c'est simplement abominable de dire à une femme qu'elle ferait mieux d'avorter .. mais si elle le pense, c'est l'issue qu'elle a décidée elle...

je ne crains pas les déformations de mon point car il faut être sot et surement pas féministe pour ignorer que ces problèmes sont complexes, des féministes célèbres l'ont déjà dit : 

ex il y a une vidéo de Chrisitine Delphy sur un livre de la féministe américaine Andréa Dworkin, expliquant : "
Selon André Dworkin, pour les femmes de droite, les femmes conservatrices, l’avortement c’est ce qui va rendre toutes les femmes disponibles pour tous les hommes. E c’est ce qui s’est passé quand même, parce que avant que l’avortement ne soit légalisé, il y avait une bonne excuse que les femmes pouvaient fournir pour ne pas coucher avec un mec, c’était qu’elles ne voulaient pas être enceintes, et après elles l’avaient plus, elles l’avaient plus avec la contraception et elles l’avaient plus aussi avec l’avortement, et les femmes de droit prévoyaient ça. Alors maintenant cela pousse les femmes à dire « mais pourquoi est ce que je dois trouver des excuses ? », c’est-à-dire que la lutte progresse (….) parce que l’on peut se demander pourquoi les hommes étaient tellement favorables à l’avortement, ils étaient très favorables à l’avortement » Christine Delphy

et aussi, dans le livre "Et si on parlait de sexe à nos ados ?" de Israël Nisand , Brigitte Letombe ,Sophie Marinopoulos, il est question des dévastations de la pornographie, et d'une enquete sur plus de 800 000 femmes montrant des "séquelles psychologiques" chez nombre d'entre elles ... et écrivent même que le meilleur avortement est celui qui n'a pas lieu ..


Si la Loi n'est pas l'expression du bien et du mal, quelle autorité peut-elle avoir, et à quoi (ou plutôt : à qui) peut-elle servir ? "

je crois qu'il n'y a pas de législation parfaite, que peu de lois n'ont pas, comme les médicaments, d'effets secondaires sinon, de failles qui se retournent contre leurs objectifs, à supposer d'ailleurs que ceux ci soient clairs, et autour des revendications sur les questions d'avortement et de liberté sexuelles, ces objectifs sont souvent contradictoires.


la loi n'est pas censée etre l'expression directe du bien et du mal, c'est beaucoup plus compliqué : les rapports entre la loi et la morale sont plus complexes, elle n'en est pas l'expression directe- de toute façon une loi n'a qu'une autorité relative, bornée, aucune loi n'est pas parfaite, il faut toujours avoir une application critique de la loi ..et la loi ne concerne que le comportement exterieur des personnes, pas leur conscience, leur motivation ... la loi des sociétés est une question "pratique", un essai pour "maximiser" un "résultat", elle ne désigne pas forcément ce qui est "bien" directement, 
je fais un certain parrallele avec le droit à l'accouchement sous x : cela aussi est terrible pour l'enfant, injuste, et pourtant il est plus protecteur que la loi le permette, ... en esperant qu'elle ne soit plus utile : elle ne dit pas ce qui est bien, juste ce que l'on permet, au moins à un moment donné

pour l'avortement la loi permet pour deux raisons, dont l'une pratique, que les femmes n'en meurent pas, l'autre de principe : la femme décide, pour deux, l'inverse de la loi actuelle c'est qu'une femme qui avorte mérite de risquer la mort ici-bas ..
est il bien de dire qu'il faut punir, maitriser les femmes par la force, quand elles prennent des décisions aussi personnelles et le plus souvent sous autant de contrainte ? or c'est bien cela aussi le sens de la loi anti-avortement, on punit les femmes pour l'echec et l'oppression commise le plus souvent par d'autres, c'est cruel et indécent

je pense qu'il est bien que la loi dise que les femmes font ce qu'elles veulent, et sont les mieux placées pour décider, et qu'il faut donnner toutes les informations aux jeunes et moins jeunes sur la biologie, je préfère que la loi autorise les femmes à faire se qu'elles veulent, que les femmes et les hommes soient informés et aidés, que des croyants leur donnent aussi de l'espoiret :   si cela était fait, la loi ne serait plus utilisée ... parce qu'aucun etre humain normal n'a envie d'en tuer un autre, surtout pas son propre enfant, je ne pense pas qu'aucune femme sensée et informée, et qui n'a pas peur pour son enfant, ait envie d'arreter sa vie ... 
le "bien" lui même est complexe à exprimer dans certains cas et justement dans ce probleme de l'avortement, et à mon sens il est mieux exprimé dans une loi qui ne réprime pas les femmes, pour les raisons suivantes
la grossesse est le probleme de deux corps en un, et l'avortement est le probleme de la situation des femmes ou de la peur pour les enfants à naitre,
or le "bien" est à la fois que :
- chacun-e ait droit à l'intégrité physique, à décider pour son propre corps,
- que l'enfant vivant vive évidemment,
- qu'il n'y ait pas d'opposition créée entre la mere et l'enfant, de naissance forcée contre la volonté de la mere,
- que les femmes ne se trouvent pas dans une situation où elles aient des craintes fondées pour l'avenir de l'enfant ou leur situation, du fait de la grossesse,
- que les femmes n'aient pas alors comme seul recours de risquer elles memes de mourrir quand elles ne supportent pas la grossesse ou la naissance
je pense que pour exprimer tous ces "biens" à la fois, ou pour éviter le risque du dernier mal, il faut que la loi
- surtout reconnaisse la liberté de la femme de décider, pour son corps, pour son enfant, en fonction de ce qu'elle sent en elle de capacité à etre mere ou de mener sa grossesse,
- et en meme temps interdisent les avortements forcés ou la pression faite sur une femme pour avorter ou l'exploitation financiere de ce "marché" de l'avortement,
- et aussi conservent aux médecins et autres soigants le droit d'agir selon leur conscience face à la demande d'une femme :
afin qu'ainsi que la société s'oblige à faire en sorte que les femmes ne soient pas réduites à des situations impossibles, que les enfants ne courrent pas des risques de maltraitance dont leurs meres ne peuvent les proteger, que les couples de ne sentent pas "obligés" de mettre fin à une grossesse, par ex parce que l'enfant est handicapé,
parce que je suis convaincue, que dans une société où les jeunes et les femmes sont informés sur la biologie, le déroulement d'une grossesse, sur les mensonges de la pornographie, sur toutes les blessures émotinnelles et l'idiotie du consumérisme sexuel, sur le risque d'échec de toutes les techniques de contraception, les femmes ne se forceront plus à avorter ou à risquer d'avoir à avorter,

ma vision de la loi est une vision qui contrarie le controle des hommes sur les femmes, qui contrarie la vision de la grosssesse des femmes comme d'un mécanisme dissociant mere et enfant et réduisant la mere à une sorte d'outil,
je pense que les hommes ont du mal à comprendre cette vision féminine : les femmes savent tres bien l'importance de la grossesse, elles savent ce qu'elles font, elles le savent miexu que quiconque pour elle et l'enfant, mais elles ont besoin d'aide et de sécurité pour que la maternité se passe bien, 
elles ont besoin que les hommes renoncent largement à l'idee de les utiliser comme jouets ou de les forcer à faire des enfants dans des conditions dangereuses 
réprimer et forcer est alors bien plus facile ...

Rien, jamais, ne peut justifier le meurtre d'un être humain." ...

je pense que le respect de la disposition de son corps par les femmes est tout aussi important,
et que c'est en partant de celui là, que l'on reduira au mieux possible en pratique les avortements,
en pratique les societes qui repriment les femmes, sont aussi celles ou ellles sont violees d'une façon ou d'une autre et enceintes sans préparation,
c est là qu'il faut differencier la loi comme outil social et la morale :
la morale de proteger la vie aura plus de chances d etre entendue, et appliquee si la loi ne reprime pas les femmes, parce que les femmes seront mieux protegees contre les situations où elles sont face à un dilemne moral et affectif en meme temps,

en fait, on ne peut pas voir aujourd'hui l'utilité de cette non repression, parce que aujourd'hui, il y a un regne de " la société pornographique" et en meme temps une volonte de dissuader les femmes françaisse d'avoir des enfant, qui font que l'avortement est largement contraint pour les femmes

d'un autre côté, il est vrai que les adultes peuvent avoir des décisions qui ne tiennent aucun compte du fait, qu'à partir d'un certain moment de la grossesse, non seulement le bébé même non viable extérieurement est là, mais qu'il est là avec toutes ses sensations en éveil ...

exemple dans ce roman à faire dresser les cheveux sur la tête : 


Louise est une fille meurtrie par une histoire d’amour qui aura mal terminée. Le chagrin l’a anesthésiée, elle a perdu les larmes, la douleur, comme d’autres perdent la vue ou la parole. Être quitté par son mari pour la maîtresse de son beau-père, c’est vrai que ce n’est pas facile. Entendre son ex-mari lui dire qu’il va avoir un enfant avec sa nouvelle femme, un an après l’avoir fait avorter elle à 5 mois de grossesse, il est vrai qu’il y a de quoi se sentir mal. « Cet homme qui n’a pas voulu de l’enfant qu’ensemble on avait fait. Ce n’est pas celui là qu’il voulait. C’est pas avec moi qu’il le voulait. Cet enfant il n’en voulait pas, on l’a fait ensemble et ensemble on l’a tué, tout ce qu’on a fait ensemble est mort. »

à ce moment de la grossesse (5 mois) , l'enfant est encore plus développé que celui de ces images (4.5 mois) : 






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